Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility La FIM, toute une histoire ! | Foire de Metz

La FIM, toute une histoire !

La Foire, un événement historique à Metz.

 

Les anciennes Foires de Metz

Le « Larousse » nous apprend que le mot « Foire » peut avoir trois significations : fête populaire à date fixe ; grand marché public se tenant à des époques fixes en un endroit appelé « champ de foire » ; exposition commerciale périodique. Il est évident que, de ses plus lointaines origines à nos jours, la ville de Metz a connu des manifestations définies par les deux premiers paragraphes.

C'est aux environs des VIII e et IX e siècles que s'établirent, en plus des foires-marchés régulières, des grandes foires annuelles rassemblant des foules considérables d'acheteurs, en général doublés de pèlerins attirés par les innombrables abbayes messines.

Ces foires multiples : foire Notre-Dame-Sainte-Marie, foire de Saint-Clément, foire de Saint-Arnould, foire de Saint-Etienne et de Saint-Pierre, foire des Sept Semaines, foire de Jubilate, foire de Saint-Luc, il ne reste que celle de Saint-Clément (mai). Celle-ci avait lieu au Xe siècle sur le Champ-à-Seille. Le Champ-à-Seille était une des grandes places de Metz. C'était, à l'origine, un espace situé entre les murailles de la ville et la Seille, puis ensuite enfermé dans l'enceinte de la ville au Xe siècle. Cette place carrée s'entoura de maisons soutenues par des arcades. Il s'y accomplissait certains actes de la vie publique : grandes assemblées populaires, fêtes, exécutions de criminels, etc.

Celle-ci avait lieu au XIIIe siècle sur le Champ-à-Seille.

Le Champ-à-Seille était une des grandes places de Metz. C'était, à l'origine, un espace situé entre les murailles de la ville et la Seille, puis ensuite enfermé dans l'enceinte de la ville au XIIIe siècle. Cette place carrée s'entoura de maisons soutenues par des arcades. Il s'y accomplissait certains actes de la vie publique : grandes assemblées populaires, fêtes, exécutions de criminels, etc.

 

 

 

 

Une histoire qui vaut le détour !

 

En 1726, le Champ-à-Seille fut choisi par le duc et pair Mgr de Coislin, évêque de Metz, pour y construire à ses frais des grandes casernes. Celles-ci terminées en 1731, la foire fut transférée sur l'Esplanade et, ayant été prolongée, dura six jours.

Après avoir émigré en 1739 au Fort Moselle, la foire fut ramenée, après 1740, au centre de la ville, sur l'Esplanade.

 

Il est intéressant de noter ici qu'en 1777 l'Académie royale de Metz mit au concours le sujet suivant : « La Foire qui se tient à Metz au mois de Mai de chaque année est-elle avantageuse au commerce de la ville et ne serait-il pas plus utile pour le bien de cette ville de donner à cette foire les franchises dont jouissent celles établies dans les villes de grands commerces ? » Cette question n'ayant pas rencontré d'écho, le sujet fut remis au concours en 1781 sans plus de résultat.

En 1908, ayant fait un saut place Mazelle, elle revint de nouveau à l'Esplanade, d'où elle fut chassée par le progrès de l'automobile. Depuis 1960, elle est hébergée au Parc des expositions de Metz.

 

 

Cependant, il faut attendre l'année 1822 pour voir apparaître à Metz l'idée d'une foire conforme à la troisième définition du Larousse.

C'est au cours de cette année que le maire de la ville de Metz durant les « Cent Jours », Pierre-Joseph Chedeaux, lança l'idée d'une foire internationale industrielle.

Pierre-Joseph Chedeaux, industriel, président du tribunal de commerce de Metz et membre titulaire de l'académie de cette ville, présenta en effet, à cette société, en 1822, son mémoire intitulé : « Projet d'établissement d'une foire européenne à Metz ».

Enfin en 1823, cent-trente-deux exposants répartis en huit sections — produits alimentaires et chimiques ; poterie, grès et verrerie ; tannage, chapellerie ; préparation et emploi des métaux ; machines ; objets divers : drap, fils et tissus ; papiers, cartonnage et reliure ; beaux-arts — se rassemblèrent à l'hôtel de ville pour constituer la première des expositions commerciales et industrielles qui eurent ensuite lieu tous les cinq ans.

L'exposition de 1826 renfermait les produits de cent vingt fabricants, artistes ou artisans. Celle de 1828 fut plus importante, il y eut deux cents exposants. Nos industriels, artistes ou artisans, s'étaient plu à déployer les richesses du département sous les yeux du roi Charles X, qui vint à Metz le 5 septembre. L'exposition de 1834 réunit un moins grand nombre d'exposants, mais, en revanche, elle l'emportait de beaucoup sur les précédentes, par le nombre et l'importance des inventions et des perfectionnements, par la beauté de certains produits et par l'introduction de fabrications nouvelles dans le département. Le rapport de l'exposition de 1837 nous apprend qu'elle fut brillante et ne comporta pas moins de cent quatre-vingt-quatre exposants. Ils furent aussi nombreux à l'exposition de 1843.

Le rapporteur signalait l'heureux progrès constaté depuis 1837, et il terminait par ces considérations : « Après avoir chassé de chez nous la concurrence étrangère par la perfection, l'abondance et le bas prix de nos produits, il nous faut le poursuivre sur les marchés extérieurs et l'en expulser. »

En avril 1849, l'Académie organisait la septième fête de l'industrie du département et faisait appel à l'ouvrier et à l'industriel ; cependant, les exposants furent moins nombreux qu'aux expositions précédentes. On en attribuait la cause, non à la décadence ou à une perte de l'industrie, mais plutôt à la cherté des vivres qui, pendant un temps, avait entravé les forces productrices, et aux émotions du changement de régime qui réagissait sur les relations commerciales.

L'Exposition universelle de Metz 1861

Le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics avisa le préfet de la Moselle, le 29 septembre 1857, que Metz avait été choisie pour être, en 1861, le siège du concours agricole de la région de l'Est.

En sa séance du 24 novembre 1839, l'Académie impériale exprimait le voeu de faire coïncider avec ce concours une exposition universelle de l'industrie et des beaux-arts. Il est utile de souligner, ici, le rôle que joua à plusieurs reprises l'Académie dans l'expansion commerciale et industrielle de notre cité : de nos jours y siègent quatre collaborateurs passés ou présents de la foire, nos collègues : Bellard, Bour, Tribout de Morembert et Wiltzer.

La municipalité et le conseil général autorisèrent cette manifestation et votèrent des subventions respectivement de 60.000 francs et 20.000 francs.

Créée le 16 avril 1860, par le préfet Jeanin, une commission comprenant le maire Maréchal, le président de l'Académie Scoutetten, ainsi que différentes personnalités, se réunit le 10 juillet pour la première fois et ensuite tous les quinze jours.

Au cours de ses séances, elle fixa la durée de l'exposition : quatre mois (1er juillet — 1er octobre), son emplacement : Esplanade et place Royale (actuellement place de la République), recommanda la création d'un fonds d'assurance pouvant couvrir un risque éventuel de déficit, choisit comme entrepreneurs généraux Sylvain et Emile Sturel et publia enfin, le 24 novembre 1860, le règlement général en trente-deux articles.

Des travaux considérables furent réalisés dès la fin de l'hiver. Les frères Sturel exécutèrent les travaux de terrassement et de construction des bâtiments. Ceux-ci étaient au nombre de cinq et se présentaient sous forme de grandes galeries. La plus longue (3 770 m²) en bas de la place Royale, longeant l'avenue Serpenoise, terminée par deux pavillons et comprenant un pavillon central, était réservée à l'industrie. Deux galeries en haut de la place Royale, terminées elles aussi par des pavillons, étaient réservées, celle du côté caserne (2 255 m²) aux machines, celle du côté rue des Clercs aux beaux-arts et à la musique (500 m²) .

Derrière la statue de Ney, un jardin était réservé à l'horticulture ; s'élevait ensuite une plus petite galerie destinée à la présentation des œuvres d'art. Les animaux du concours de l'agriculture de la région étaient cantonnés dans les allées de l'Esplanade et du jardin Boufflers.

Le contrat fut signé le 4 mars entre les entrepreneurs et M. Marcus, commissaire général. La dépense prévue était de 130 000 francs. Les bâtiments, représentant une surface couverte de 7 052 m², devaient être terminés le 1er mai.

Les dépenses réelles se montèrent finalement à 208 144,55 francs.

Une grille, reliant les trois bâtiments de la place Royale, fut offerte par Dominique Pantz, au prix d'un franc le mètre courant (simple ouvrier de Paris, celui-ci avait monté, en 1838, une serrurerie qui prospéra grâce aux meubles et ornements de fer et devint un établissement important qui occupait, en 1842, quarante-cinq ouvriers).

La commission générale, comme nous l'avons souligné, avait décidé de créer un fonds d'assurance dont le fonctionnement original a été fort bien décrit par notre collègue H. Tribout de Morembert :

« Les Messins apprenaient aussi que les dépenses, estimées à 279 000 francs, laissaient en ce moment un découvert de 200 000 francs, qui devait être résorbé par les entrées, mais ils savaient également qu'en prévision d'un déficit qui pourrait, en fin de compte et malgré le succès réel de l'entreprise, surgir entre les recettes et les dépenses, il serait fait appel à tous les habitants de Metz et du département, sans exception de position ni de fortune, pour leur demander quelle serait leur part contributive à une sorte de fonds d'assurance.

L'idée était ingénieuse. Il a arrêté que cet appel serait fait dans les conditions suivantes :

  1. Toute personne voulant l'exposition est invitée à faire connaître, dès aujourd'hui, en s'inscrivant sur un registre ad hoc, la somme pour laquelle elle entend concourir à la formation de ce fonds d'assurance et au-delà de laquelle elle ne pourra jamais être engagée ;
  2. Si, comme tous les précédents autorisent à l'espérer, l'entreprise réussit, et que les recettes dépassent ou balancent seulement les dépenses, il ne sera fait aucune demande d'argent aux assureurs ;
  3. Si, au contraire, les dépenses excèdent les recettes à l'époque de la liquidation, et seulement alors, on demandera, pour parfaire cet excédent dûment constaté, sur la somme souscrite par chaque assureur, une part proportionnelle au montant de cette somme ;
  4. La souscription au fonds d'assurance n'entraîne aucun engagement de caution ni de solidarité. Au cours d'une séance de la commission des finances, le préfet avait déjà souligné qu'il fallait inciter le zèle du public « en faisant ressortir la portée morale de cette exposition, en faisant appel au patriotisme des uns et en faisant voir aux autres l'intérêt qu'ils y trouveront ».

L'appel de la commission générale fut entendu, puisqu'en quelques mois le fonds d'assurance s'éleva à la somme de 84 982 francs.

Parmi les 441 souscripteurs figurant sur les listes, on relevait la chambre de commerce (3 000 francs), M. de Wendel à Hayange (2 500 francs), les notaires de l'arrondissement (2 000 francs), l'Académie et le marchand de cuir Geisler (1 200 francs), les agents de change, les compagnies d'assurance « L'Aigle » et « Le Soleil », les cristalleries de Saint-Louis, les banquiers Simon et Worms, les entrepreneurs Sturel, MM. de Bouteiller, Bouchotte, Collignon, confiseur, Dupont et Dreyfuss, maîtres de forges à Ars, Labbé et Legendre, maîtres de forges à Gorcy, Ladoucette, sénateur, Geisler, marchand de bois, le baron Sers, Utzschneider, à Sarreguemines (1 000 francs), MM. de Gargan, à Preisch, le baron Jeanin, préfet, le peintre Maréchal, le président Gougeon, le comte de Puymaigre, Pougnet, à Landroff, etc. (500 francs). La majeure partie s'inscrivit pour 50 et 100 francs.

Ce fonds d'assurance était distinct de la souscription d'actions à 5 francs qui donnait droit, pour une action, au tirage d'une tombola et, en plus, par cinq, à une entrée personnelle gratuite pendant toute la durée de l'exposition.

Le prix des entrées avait été fixé à 2 francs le vendredi, le dimanche à 50 centimes, et 1 franc les autres jours. Des réductions étaient prévues, notamment pour les élèves des écoles.

Le ministre des Finances, de son côté, le 13 décembre 1860, avait déterminé les conditions d'admission des produits étrangers et les avait placés sous le régime douanier de l'importation temporaire, tandis que les chemins de fer accordaient pour leur transport des tarifs de faveur. »

L'exposition universelle fut inaugurée le 26 mai 1861. Elle était placée sous le haut patronage de l'impératrice Eugénie. Les chemins de fer, comme de nos jours la S.N.C.F., consentaient des facilités aux visiteurs. Le ministre de l'Intérieur dispensait même les étrangers de la formalité du passeport.

Les visiteurs furent admis à l'horticulture le 20 mai, à l'industrie et machines le 1er juin.

Un concours d'orphéons eut lieu le 2 ; le 3, un festival choral et instrumental. La galerie des beaux-arts fut ouverte le 16 juin. Les sculpteurs Bartholdi, Carpeaux, Charles Pêtre, les peintres

Corot, Courbet et Delacroix, entre autres, à côté d'artistes locaux comme Bellevoye, Maréchal, Migette et autres, y exposaient leurs œuvres. Au total 12.000 mètres carrés de terrain étaient couverts des productions de 3 000 exposants français et étrangers.

Les produits s'échelonnaient du papier à cigarette Job aux fourneaux de cuisine de François Vaillant, de Metz, en passant par les coffres-forts Haffner, de Sarreguemines, le bloc de charbon de 10 tonnes de Carling, celui de 15 tonnes des houillères de Prusse, des articles en caoutchouc durci, les meubles en bois de Majorelle, ceux en fer de Pantz, le sel de Dieuze ou de Salzbronn, les faïences de Villeroy et Boch, etc.

Les fêtes se succédaient : concerts, régates, courses à voiles et à avirons, feux d'artifice, bals, concours de tir, lancement d'aérostats, conférences économiques.

Le 13 octobre, on distribua des récompenses aux exposants : médailles et diplômes d'honneur (la médaille de l'Impératriec, réservée à l'horticulture, fut décernée à la maison Simon-Louis frères). L'exposition fut donc une extraordinaire réussite. Elle avait reçu un nombre important de visiteurs (dont 30 000 étrangers fin juin déjà) et se soldait par un léger bénéfice.

Il nous faut remarquer, en quittant l'exposition universelle de 1861, qu'elle différait essentiellement des manifestations qui suivront à partir de 1928.

Elle était, en effet, une présentation de produits nés des progrès techniques de l'industrie, en plein essor à la fin du XIXe siècle. Elle relevait plus d'une exposition que d'une foire, telle que les suivantes, au sein desquelles les producteurs se livreront à une compétition acharnée non seulement pour présenter, mais surtout pour vendre leur production aux professionnels ou au grand public.

Les foires de Metz de 1928 à 1938

« Le 12 octobre 1927, lors d'une réunion du comité de la Sauvegarde commerciale messine, l'ordre du jour épuisé, le président, M. Camille Hocquard, pria ses collaborateurs de bien vouloir lui prêter encore quelques instants d'attention, au sujet d'une proposition à leur soumettre. La proposition acceptée, le président débuta ainsi qu'il suit :

Mes chers collègues,

Depuis tantôt quatre ans, j'avais conçu ridée, qui m'est sans cesse présente à Vesprit, de voir se créer à Metz, en automne, une foire commerciale d'une durée de dix à quinze jours. A cette foire, où les transactions joueront le rôle principal et qui devra se renouveler tous les ans je vois figurer tous nos produits de notre sous-sol, les articles fabriqués et manufacturés dans la région de l'Est, en un mot, Vétalage de notre vitalité et de notre puissance agricole, industrielle et commerciale. Je vous disais que je voyais cette foire à l'automne, époque la plus favorable, à mon avis, et je vous proposerai, tout de suite, si vous approuvez ma proposition et ma manière de voir :

1.      De nommer un comité d'organisation qui prendra immédiatement l'affaire en mains ;

2.      De retenir la date du 27 septembre au 15 octobre 1928. Messieurs, une foire digne de ce nom ne saurait être organisée superficiellement ni marquée du signe de l'improvisation. Rien ne se crée ? Croyons-nous, sans labeur ni patience. De même qu'un fonds de commerce est le fruit d'un travail de longue haleine, de même une foire commerciale exige, pour laboratoire, au moins l'espace d'une année entière.

La mise au point préalable de l'organisation matérielle d'une telle manifestation requiert de la méthode et du temps, des résultats, du prestige, un grand renouveau dans les affaires ; l'affermissement de la valeur industrielle et commerciale de la ville de Metz, tel doit être le but positif de cette foire. Aussi bien, le comité d'organisation a-t-il tenu à fixer suffisamment à l'avance les dates, savoir : du 27 septembre au 15 octobre. Dates qu'ils appartient aux industriels, commerçants et artisans de Metz de retenir avec un soin jaloux afin de penser chaque jour, pendant toute cette année, aux moyens utiles à suggérer pour l'édification parfaite et complète à tous points de vue de cette grande démonstration industrielle, agricole et commerciale, et contribuer, par leur concours effectif, à l'ampleur de cette première foire d'automne, appelée à se répéter par la suite chaque année.

Avec nos quotidiens, tels que Le Lorrain, Le Messin, L'Est Républicain, Le Républicain Lorrain, La Libre Lorraine, avec la grande presse de Paris, qui se rendront compte de la valeur et de la haute importance des journées du 27 septembre, au 15 octobre, tous nos industriels, commerçants et artisans messins travailleront ensemble à la grandeur et au prestige de notre chère ville de Metz ;

3.      De donner comme titre, à cette foire, « Foire-Exposition de Metz » ;

4.      De désigner comme emplacement l'espace compris entre la porte des Allemands, la place Mazelle, et le tronçon de l'avenue Foch situé devant le grand séminaire, ce pour donner un peu de vie à ces quartiers de la ville un peu déshérités au point de vue transactions commerciales.

Vous m'excuserez, messieurs, de venir à nouveau vous demander un gros effort de travail et de bonne volonté ; je sais que je m'adresse à des travailleurs qui ont comme idéal la grandeur de leur ville» de leur département, de leur région et de notre belle France, pour mener à bien cette entreprise qui, ne nous leurrons pas, ne sera certes pas sans difficultés.

Nous ferons appel ensuite au conseil général de la Moselle, à la chambre de commerce de Metz, mais principalement à la municipalité» toujours si dévouée, qui, par l'intermédiaire de nos collègues, MM. Hennequin, Salomon, adjoints ; Baumgarten, Hasse, Vincent, Weber Jules et Weydert, conseillers municipaux, sera entièrement avec nous, comme cela est son habitude quand il s'agit de la prospérité de la cité ».

Le comité vota à l'unanimité les propositions de son président. Ainsi naquit la Foire-Exposition de Metz. Quelques jours plus tard, un comité d'organisation, choisi au sein du comité de la Sauvegarde commerciale messine, tint ses premières assises, élabora des statuts, et, par son inscription au registre des sociétés, acquit la personnalité civile, formalité indispensable pour obtenir des subventions des corps constitués.

M. Paul Vautrin, maire de Metz, l'infatigable champion de l'essor de Metz, accepta la présidence d'honneur. Le concours qu'il nous apporta ne fut pas seulement honorifique, mais de la plus grande efficacité.

Appuyé par deux de ses adjoints : MM. Emile Hennequin et Léon Salomon, tout dévoués à la cause du commerce messin, la municipalité accepta à l'unanimité un plan de collaboration financière, témoignant de la grande largeur de vue de ses auteurs.

En échange, le comité s'élargit de représentants de la municipalité, de personnalités compétentes et ayant témoigné de leur intérêt pour notre entreprise.

Un vaste programme de préparation et de propagande fut mis sur pied et mené à bonne fin par des commissions de travail, sous l'impulsion hardie et entraînante de l'animateur de l'ensemble, M. Camille Hocquard.

Il faut souligner qu'entraînée par l'allant de Camille Hocquard, la ville de Metz versait 10.000 francs, le département de la Moselle et la chambre de commerce et d'industrie de la Moselle,

5.000 francs à titre de subventions. La municipalité, représentée par son maire Paul Vautrin, devait soutenir pleinement cette initiative.

Il est bon de rappeler le nom des Messins qui aidèrent, de toute leur foi, le fondateur de la foire de Metz au sein du comité.

Président et administrateur général : Camille Hocquard.

Vice-présidents : Emile Hennequin, Emile Boiteux, Paul Salomon, Henri Maire.

Secrétaire général : Jacques Weber.

Trésorier général : Gerson Levy.

Secrétaire adjoint : André Caen.

Trésorier adjoint : Poinsotte.

Membres : Batail, Baumgarten, Bloch, Erman, Godart, Lambert, Médoc, Adelphe Vincent, Auguste Vincent, Weydert.

Le comité directeur restreint, véritable animateur de la foire, était composé de : Camille Hocquard, président ; Emile Hennequin, vice-président ; Jacques Weber, secrétaire général ; Gerson Levy, trésorier général.

On peut remarquer qu'à ce jour trois fondateurs siègent encore au conseil d'administration de la foire internationale de Metz : Adelphe Vincent, Jacques Weber et Victor Weydert.

Un peu plus de deux cents exposants français et étrangers répartissaient leurs produits dans les halls couverts et sous des tentes élevées sur une surface d'environ cinq hectares, comprise entre la porte des Allemands et la place Mazelle. Les différentes professions étaient, à l'époque, mêlées dans un heureux désordre, les articles de bureaux voisinant avec des appareils d'alimentation, de la parfumerie, des machines agricoles ou de la confiserie.

La foire-exposition fut ouverte le jeudi 27 septembre 1928, par M. Manceron, préfet de la Moselle (nommé ensuite résident général à Tunis).

Cette inauguration intime fut suivie par l'inauguration officielle le 30 septembre, présidée par le ministre des Pensions, Louis Marin, entouré du préfet de la Moselle, du maire de Luxembourg, Diderich, du maire de Nancy, Devit, du maire de Verdun, Schleiter, du maire d'Epinal, Baudoin.

Le 7 octobre fut le jour de visite du président du Conseil, ancien président de la République, Raymond Poincaré, en l'honneur duquel défila, dans les rues de Metz, un cortège historique, représentant l'armée française à travers les âges.

La foire-exposition devait fermer ses portes le 14 octobre, « après un concours du plus beau bébé » ! Deux cent mille entrées avaient été enregistrées. L'exposant acquittait un droit fixe de 25 francs et pouvait effectuer la vente à emporter moyennant un versement de 100 francs. Les visiteurs payaient 2 francs en semaine et 3 francs le dimanche le droit d'entrée. La foire-exposition était ouverte tous les jours de 9 heures à 20 heures, et les jeudis, samedis et dimanches, jusqu'à 24 heures.

Le 29 juin 1929, M. Calixte Geay, préfet de la Moselle, ouvrait la seconde foire-exposition de Metz, qui gagnait en superficie et en importance, puisque la surface était presque doublée et que le chiffre des visiteurs dépassa les 205.000. Elle coïncidait avec le concours régional agricole de l'Est de la France.

Les bâtiments de l'année 1928 étaient rebâtis et, en prolongement, des tentes furent érigées jusqu'à l'avenue Foch. Une annexe sur cette avenue comprenait deux vastes halls et une cour inférieure dans lesquels on pouvait admirer les expositions de plantes et légumes, d'aviculture et pisciculture, ainsi qu'une ménagerie miniature.

On retrouvait également, en 1929, le pavillon de la ville de Metz et un pavillon colonial.

En plus du bâtiment important réservé aux brasseries et des pavillons particuliers, cinq très grands halls étaient emplis de multiples produits manufacturés.

Le 29 juin, M. Bonnefous, ministre du Commerce, inaugurait officiellement la foire-exposition.

Les prix d'entrée ainsi que les redevances d'exposants restaient les mêmes qu'en 1928.

Une série de nombreuses manifestations se clôtura par le concours agricole, et les portes se fermèrent le 21 juillet sur un très grand succès.

En 1930, M. Gaston Doumergue, président de la République, accordait son haut patronage (qu'il n'accordait qu'aux manifestations dont le caractère d'utilité publique était affirmé et reconnu) à la foire-exposition de Metz, dont l'article 2 du règlement général reconnaissait la qualité internationale depuis 1928.

Une innovation marque cette foire-exposition 1930 (27 septembre – 12 octobre) : elle est transférée sur la place de la République, qu'elle occupe entièrement.

L'entrée monumentale se trouve au coin de l'avenue Serpenoise et de la rue de l'Esplanade, ainsi que le petit bâtiment de l'administration.

Quatre bâtiments importants s'étagent parallèlement à l'avenue Serpenoise jusqu'à la statue de Ney, des restaurants se placent entre celle-ci et la rue des Clercs. Une série de tentes longe la caserne Ney.

Plusieurs ministres visitent la foire-exposition : Gaston Gérard, haut-commissaire au tourisme, Cathala et Robert Serot, sous-secrétaires d'Etat, et Pierre Laval, ministre du Travail.

Inaugurée par M. Cathala, la quatrième foire (26 septembre – 12 octobre 1931) vit une nouvelle innovation : un musée de souvenirs militaires qui attira de nombreux visiteurs. Le catalogue comptait deux cent cinquante-trois exposants, qui occupaient quatre hectares.

La foire-exposition 1932 (24 septembre – 10 octobre) ne subit pas beaucoup de changement. Le seul fut la nomination au poste de secrétaire général de M. Jules Cocheteux, conseiller municipal.

Grande date dans l'histoire de la foire, 1933 vit la sixième foire-exposition (23 septembre – 9 octobre) s'installer sur les prés de la Seille, à l'emplacement actuel, appartenant à la ville de Metz.

Il faut souligner la largeur de vues de la municipalité de l'époque, inspirée par le maire Paul Vautrin, qui marqua fortement le développement de notre cité.

Quatre hectares en bordure de la Seille représentent l'endroit dont a toujours rêvé M. Vautrin. Trois cent trente-deux exposants sont dénombrés dans le catalogue, et leur nombre augmente constamment.

Il devenait donc indispensable d'édifier des constructions permanentes et éviter ainsi des démontages et remontages onéreux.

Les foires de 1934 (22 septembre – 8 octobre) et 1935 (28 septembre – 14 octobre) furent inaugurées par le préfet Fernand Caries.

Ces manifestations s'amélioraient en présentation et en organisation.

Les exposants commençaient à être rassemblés par groupes de même profession. Des journées internationales étaient créées, des congrès étaient organisés dans l'enceinte de la Foire.

En 1934, la cour d'honneur était entourée de brasseries et de halls. Un hall d'horticulture, établi en dur avec grottes, ponts rustiques et cours d'eau ; un hall avec fermes métalliques abrita l'ameublement. Un pont de 5 tonnes, jeté sur la Seille par les sapeurs du 2e génie, permit aux visiteurs d'assister à des démonstrations de motoculture sur la rive gauche. En 1935, une « Maison ouvrière » était construite et incitait les visiteurs à l'épargne. Cette année-là, les maires inaugurèrent la journée des maires, toujours bien vivante de nos jours.

Festivals de musique, concours culinaire, concours agricole et horticole se succédèrent. Un bureau de poste temporaire fut installé pour la première fois.

1936 (26 septembre – 12 octobre) marque une nouvelle initiative : en remplacement d'un hall où sont présentés les produits coloniaux, l'armée crée de toutes pièces une petite exposition coloniale. Les vins mosellans sont présentés dans une cave reconstituée.

C'est en 1936, qu'à la suite d'une période critique et de difficultés financières, les dirigeants de la foire se trouvent obligés de céder à la ville les halls et aménagements pour une somme de 1 050 000 francs de l'époque.

Enfin, arriva la dixième foire-exposition, celle de 1937 (25 septembre – 11 octobre).

Ce dixième anniversaire, le comité, présidé par Victor Weydert, qui remplace Camille Hocquard (Jules Cocheteux n'est plus qu'administrateur délégué), veut le marquer par de nouvelles festivités : concours international de musique s'étendant sur trois dimanches (douze chorales, vingt-huit harmonies et fanfares, deux sociétés de mandolines).

Le « clou » de l'exposition : une portion reconstituée de la ligne Maginot.

1938 (24 septembre – 10 octobre) vit l'éclipse totale de M. Cocheteux, qui donna sa démission. Au jour fixé pour l'inauguration, ce fut la mobilisation. Les exposants reçurent leur feuille de mobilisation, abandonnèrent stands et marchandises sur place.

C'est la débandade. Munich permit de respirer, et la foire-exposition fut reportée de deux mois. Malheureusement, les mois de novembre et décembre obligèrent le comité à chauffer les halls.

Ce fut une catastrophe. On reporta les espoirs sur la foire de 1939, qui ne vit pas le jour, puisque le conflit éclata en septembre. Les installations furent réquisitionnées par l'armée française puis, en 1940, par l'ennemi, qui établit un centre de départ pour les Lorrains expulsés, puis un entrepôt de meubles spoliés.

La plaque de marbre inaugurée le 2 octobre 1949 rappelle à tous les visiteurs le calvaire des Messins spoliés, jetés presque sans bagages sur la route d'un exil incertain.

La foire internationale de Metz de 1948 à 1964

Novembre 1944 : la guerre est finie !

Mais si les Messins sont enfin libres, soulagés de ne plus être sous la domination étrangère, ils peuvent être joyeux tant leur libération a été pénible. La fuite, le reflux des Allemands, les combats très durs de la libération de la ville ont provoqué bien des ruines.

L'hiver rigoureux et le régime sévère de restriction des produits alimentaires causent bien des misères. La Moselle est ruinée. Les habitants, qui reviennent d'un long exode, retrouvent une ville sans lumière et lugubre.

Quant aux installations de la foire, il n'en reste rien. Le terrain servait de dépôt d'immondices et de décombres. Les bâtiments pillés et détruits, le terrain inutilisable, les archives volatilisées, il faut tout recommencer.

Des années passent. On se retrouve entre anciens fondateurs, de nouvelles têtes surgissent. Des contacts sont pris avec des anciens exposants, avec les collectivités publiques : conseil général, municipalité, avec la chambre de commerce.

C'est évidemment vers la municipalité que se tournent principalement les membres du comité, car si l'on se trouve devant des ruines matérielles, on est en face non seulement d'un néant financier, mais du reliquat des dettes d'avant-guerre.

L'ancienne équipe de la mairie de Metz, avec le sénateur-maire Gabriel Hocquard, après quelques appréhensions, promet son appui aussi bien moral que financier, car il faut réaménager le terrain et reconstruire un minimum de halls, il faut trouver une trentaine de millions de l'époque.

Foire-exposition 1948 (25 septembre - 11 octobre)

La foire-exposition de Metz émerge du néant grâce à l'impulsion d'un comité d'organisation de composition hybride, puisqu'il rassemble, sous la présidence de Victor Weydert, des administrateurs de l'ancienne société anonyme, des membres du conseil municipal de Metz et quelques commerçants.

M. Eugène Lambert, président du syndicat d'initiative de Metz, est nommé directeur-général, Charles Goulon, vice-président.

On relève, dans ce comité, les noms d'actionnaires de la société: Adelphe Vincent, Jacques Weber et Camille Hocquard, qui se remet péniblement d'une grave maladie.

La ville de Metz est représentée par Jean Arnos, Paul Conrard, Camille Malhomme, Charles-Edouard de Marin des Bouillères et René Reiter ; Jean Virrion et Jean Watrinet représentent le commerce messin.

Une aide précieuse est obtenue du Service de vente des surplus, qui accepte de prêter quelques baraquements démontables pour aider le démarrage de cette première manifestation d'après-guerre.

Il sera, dans les quelques années suivantes, un réservoir inépuisable où Camille Hocquard fera l'acquisition, à des conditions avantageuses, de matériel et matériaux divers, parfois hétéroclites, tels que des éléments de charpente, un stock de hampes à drapeaux, quelques centaines de lits de camp dont les carcasses en bois formeront une clôture de la cour d'honneur, des kilomètres de toile métallisée qui décoreront les stands, une jeep avec remorque qui servira à transporter les matériaux, une échelle de pompiers, toujours en service actuellement, etc., etc.

La foire-exposition ouvre ses portes le 25 septembre et les ferme le 11 octobre, après avoir accueilli 250 000 visiteurs.

Six cent cinquante exposants ont répondu à l'appel des organisateurs.

La surface couverte est de 2 820 m². Un succès.

La nouvelle municipalité, élue en octobre 1947, porte à la magistrature municipale Raymond Mondon, natif d'Ancy-sur-Moselle et jeune magistrat.

Son aide est également acquise, et la ville, ayant touché les dommages de guerre, reconstruit deux halls et les bureaux actuels de l'administration, reconstitue les clôtures et un début de voirie.

Foire-exposition 1949 (24 septembre - 10 octobre)

Une nouvelle société anonyme a été créée sous le titre de « Foire-Exposition de Metz ».

Après absorption de l'ancienne société, le conseil d'administration est composé comme suit :

Président : Victor Weydert.

Administrateurs : André Caen, Charles Goulon, Camille Hocquard, Charles-Edouard de Marin des Bouillères, Adelphe Vincent, Jacques Weber.

La ville de Metz est représentée par Paul Conrard, Camille Malhomme et René Reiter.

Mais deux changements importants interviennent :

- Camille Hocquard redevient l'élément moteur avec le titre de commissaire général ;

- Paul Sellier, secrétaire général de la Fédération des P.M.E., est «cédé» par son président Jacques Weber à la foire, pour en devenir secrétaire général. Il tempérera le bouillant commissaire général grâce à son caractère mesuré et flegmatique et, ayant de grandes qualités d'organisateur, il pourra mettre en œuvre les idées qui fusent du cerveau de Camille Hocquard.

Parmi les animateurs qui entourent Camille Hocquard et Paul Sellier, soulignons également la présence de Trevelot de Trévalot.

Il se dévouera sans compter jusqu'à son décès (en 1952) au sein des commissions de propagande et des fêtes.

Des travaux énormes sont entrepris. Le lit de la Seille est rectifié sur 800 mètres, permettant ainsi un agrandissement du terrain, des halls sont construits en dur ; les dépenses atteignent 60 millions de l'époque.

La foire-exposition de 1949 se prépare avec un peu plus de méthode que l'année précédente.

Si la plupart des exposants sont logés sous des baraques plus ou moins esthétiques, décorées avec des moyens de fortune, ils trouvent au moins, dès leur arrivée, leur emplacement nettement délimité et les installations qu'ils avaient demandées.

Il était assez fréquent, l'année précédente, qu'un même stand ait été attribué à deux et parfois trois exposants ; celui qui avait demandé une arrivée d'eau la trouvait installée sur le stand voisin, et celui qui avait besoin d'électricité ne trouvait aucune possibilité de branchement.

Cette fois-ci, tout n'est pas parfait, mais une amélioration très nette de l'organisation a accru très sérieusement les chances de succès et de développement de la renaissante foire-exposition de Metz.

Le catalogue accentue son caractère économique : en effet, des articles sur les industries mosellanes prennent le pas sur le folklore et le tourisme.

Le programme des manifestations reprend les journées de la presse et franco-luxembourgeoise d'avant-guerre. On y ajoute la journée du commerce, une journée du conseil général et des maires, qui remplace celle des maires d'avant 1940, les journées de l'industrie, des voyageurs de commerce et une journée de la renaissance de l'élevage mosellan, qui deviendra vite très importante, enfin une journée militaire, très appréciée du public, car, très rapidement, l'armée augmentera le volume de son stand très attractif.

M. Jules Julien, secrétaire d'Etat au Commerce, inaugure la foire-exposition le 24 septembre. Elle rassemble 850 exposants et clôt ses portes sur le 300 000e visiteur. La surface couverte est portée à 7.570 m².

Foire-exposition 1950 (23 septembre - 9 octobre)

Deux nouveaux administrateurs apparaissent : le commandant Trevelot de Trévalot et la ville de Metz, représentée par son maire, auquel est adjoint Marcel Vert en qualité de suppléant par décision du conseil municipal.

Le rodage se poursuit en même temps que la foire-exposition commence à prendre de l'importance.

C'est l'époque à partir de laquelle s'exerce une campagne de propagande de plus en plus étudiée et efficace qui trouve à Paris un relais zélé en la personne de Léon Schmit, délégué de la foire exposition.

De son côté, le commandant Trevelot de Trévalot se révèle un administrateur précieux. Consacrant bénévolement une grande partie de son temps, il prépare avec un soin minutieux chaque détail du programme des diverses manifestations et multiplie les démarches auprès de chacun pour en assurer le déroulement impeccable.

Sa rude franchise, recouverte d'une attirante bonhomie, le fait apprécier et estimer de tous.

M. J.-M. Louvel, ministre de l'Industrie et du Commerce, inaugure la foire.

1 012 exposants présentent aux visiteurs (qui seront plus de 320 000) un plus grand nombre de produits. Les temps redevenant normaux et la concurrence accrue redonnent un sens à une exposition.

Le catalogue commence à grossir (304 pages), et avec des articles d'intérêt général et économique, on sent le sens de l'ordre et de l'organisation de Paul Sellier ; liste alphabétique des exposants, liste par halls et liste par spécialités. Notons la participation étrangère (81 exposants), qui commence à devenir importante et où dominent les Allemands, à côté des Italiens, Suisses, Américains, Anglais, etc.

La ville de Metz, qui avait touché les indemnités de dommages de guerre (environ 100 millions de l'époque), avait reconstruit, en 1948, les halls 2 et 8, en 1949, les halls 1 et 9, plus le hall d'honneur, et en 1950, le hall 10.

Foire-exposition de 1951 (22 septembre - 8 octobre)

M. Louvel, de retour à Metz, inaugure pour la seconde fois la foire.

Cette année, près de 1 200 exposants reçoivent la visite de 370 000 visiteurs. La manifestation messine devient une des plus importantes de l'Est de la France, tant par son nombre de visiteurs que par celui des exposants français et étrangers.

Son catalogue est resté sensiblement le même, mais les renseignements économiques et statistiques sur la Moselle deviennent plus abondants. Un exposé tranche sur ces renseignements techniques, c'est celui de notre collègue André Bellard, qui, avec notre ami Tribout de Morembert, coopérait régulièrement à la constitution du catalogue de la foire.

Cette foire, très réussie, sera la dernière à laquelle coopérera le commandant Trevelot de Trévalot, qui avait contribué de tout son cœur à cette réussite.

On agrandit encore par tous les moyens la surface couverte, qui passe de 10 935 m2 en 1950 à 13 985 m2, le hall 6 est élevé cette année par la société anonyme de la « Foire-exposition de Metz ».

Foire-exposition de 1952 (27 septembre – 13 octobre)

La foire ouvre ses portes à 9 heures et les ferme à 19 heures tous les jours, sauf à 23 heures les jeudis, samedis et dimanches.

Les bâtiments reconstruits à la hâte avec des moyens de fortune disparaissent, on les remplace par de nouveaux halls, qui présentent une amélioration, mais qui ne sont pas encore fonctionnels parce que les moyens financiers sont faibles (il ne faut pas oublier que la Foire internationale de Metz vit sur l'autofinancement). 1952 voit naître un nouveau hall double de 80 mètres de long sur 32 mètres de large, portant la surface couverte à 16 545 m2 (hall n°11).

Le nombre des exposants est passé à 1 500, dont 250 firmes étrangères.

La foire est inaugurée par M. Robert Schuman, ministre des Affaires étrangères, accompagné du secrétaire d'Etat aux Affaires économiques extérieures. 430 000 visiteurs passent les portes, parmi eux M. Pinay, président du Conseil des ministres, qui vient à l'occasion de la journée lorraine. Le catalogue est passé à 560 pages, prenant une ampleur extraordinaire qui consacre la réussite de la foire.

Il faut dire que des efforts sont accomplis chaque année : en plus des constructions nouvelles, la voirie est améliorée par la ville, qui décore de fleurs les jardins et allées. Plusieurs brasseries ont été créées pour permettre aux visiteurs venus en foule compacte de se reposer et de se restaurer.

Foire de Metz 1953 (26 septembre - 12 octobre)

Cette année, il faut signaler la construction du hall n°4 et une innovation : une maison dite « type Courant F 3 » est construite pendant la première semaine, sous les yeux des visiteurs, pour démontrer les possibilités de construction. La progression des exposants (1 656) et des visiteurs (600 000) est impressionnante. On compte 319 participations étrangères. Visite de M. Georges Villiers, président du Conseil national du patronat français. Inauguration par Raymond Boisdé, secrétaire d'Etat au Commerce.

Foire de Metz 1954 (25 septembre - 11 octobre)

Elle est inaugurée par M. Henri Ulver, ministre de l'Industrie et du Commerce.

Innovation : un stand présentant la foire de Metz a été inauguré à la foire de Paris pour permettre une information des exposants français et étrangers.

La superficie couverte était de 18 995 m2 en 1953, elle est de 20 500 m2. 1 797 exposants, dont 422 étrangers, ont accueilli 600 800 visiteurs. Deux nouveautés : le hall n°5 et la « Casa italiana », construite pour présenter les productions de l'industrie italienne du meuble.

Foire de Metz 1955 (24 septembre - 10 octobre)

La surface couverte est de 21.880 m2, mais, en plus de cette augmentation constante, il faut souligner l'importance des stands de plein air, notamment la section des bâtiments et travaux publics, à la sortie du hall n°5 construit l'année précédente, ainsi que la section agricole, qui s'étend devant les halls n° 11 et 12. La section militaire est devenue extrêmement importante aussi bien en plein air qu'abritée sous des tentes ou baraques et s'étale sur une surface d'environ 5 000 m2.

Un pavillon, cette année, est élevé par la Communauté européenne du charbon et de l'acier. Il est donc normal que le conseil d'administration prie M. René Mayer d'inaugurer la foire, en sa qualité de président de la C.E.C.A.

C'est dans le catalogue 1955 qu'apparaissent pour la première fois les articles économiques, documents et études de notre collègue René Bour sur l'économie lorraine, articles destinés à faire connaître notre économie, dont l'importance est peu connue à l'étranger, aux visiteurs du dehors qui affluent de plus en plus nombreux à Metz.

Le nombre total de visiteurs atteint 650 750. La surface couverte, avec le nouveau hall n°12, est portée à 21 880 m². 1 966 exposants, dont 451 étrangers, ont répondu à l'appel de la foire de Metz.

Foire internationale de Metz 1956 (29 septembre - 15 octobre)

Pour la première fois de son histoire, la foire de Metz est autorisée officiellement à porter le titre de Foire internationale, conféré par le ministère de l'Industrie et du Commerce à la suite de la reconnaissance et de l'admission de la foire de Metz au sein de l'Union des foires internationales.

Ce titre, auquel s'attache un prestige incontestable, n'a pas été facile à obtenir.

Il fallait, bien sûr, répondre aux conditions très strictes imposées par le statut de l'Union des foires internationales, ce qui n'était que très normal, mais il a surtout fallu faire preuve d'une opiniâtreté persévérante, qui s'est exercée pendant les six années précédentes, pour vaincre certaines hésitations et même l'opposition de quelques foires internationales françaises et étrangères.

Depuis 1950, la conquête de ce titre fut pratiquement poursuivie, avec des périodes d'espoir et de découragement ; pendant six années, rapports, comptes rendus et démarches ont été multipliés.

En définitive, c'est le poids de l'autorité du président Robert Schuman qui a fini par faire pencher favorablement le plateau de la balance.

Et cependant, la décision acquise a bien failli être remise en question par le fait d'une foire internationale qui se prétendait lésée par un chevauchement de dates.

Les énergiques interventions du président Robert Schuman, de la chambre de commerce et d'industrie de la Moselle, et de M. Raymond Mondon, député-maire de Metz, et surtout une mémorable soirée où se retrouvent, dans le cabinet de M. Arrighi de Casanova, directeur du Commerce intérieur, le 6 décembre 1955, Camille Hocquard, Paul Sellier et Léon Schmit, ont fini par faire pencher la balance en faveur de la foire de Metz, qui est définitivement autorisée à porter officiellement le titre de Foire internationale à partir de l'année 1956.

M. Maurice Lemaire, secrétaire d'Etat à l'Industrie et au Commerce, inaugure, le 30 septembre, la Foire internationale de Metz.

Les exposants sont maintenant groupés par spécialités bien définies :

Hall n°1 - Industries d'art.

Hall d'honneur - Représentations officielles.

Hall n° 2 - Matériel de bureau.

Hall n° 3 - Radio et télévision.

Hall n° 4 - Electro-ménagers.

Hall n° 5 - Habillement, textile, machines à coudre et à tricoter.

Hall n° 6 - Chauffage, appareils ménagers, sanitaire.

Hall n° 7 - Arts ménagers.

Hall n° 8 - Matériel industriel, industrie.

Hall n° 9 - Meubles de cuisine, literie, tapis.

Hall n° 10 - Ameublement.

Hall n° 11 - Ameublement.

Hall n° 12 - Fournitures et appareils pour l'alimentation.

De nouvelles constructions sont entreprises, qui donnent une certaine harmonie à la cour d'honneur et à l'entrée. Un hall de réception est construit pour accueillir les renseignements, un guichet de banque, un petit salon et un bureau de presse. Des brasseries ferment maintenant la cour d'honneur et on élève un hall pour l'horticulture, qui deviendra une attraction de la foire.

La surface couverte totale est de 23 720 m².

Le catalogue comprend 712 pages, et les articles économiques sont traduits en trois langues : allemand, anglais et italien, pour pouvoir informer correctement les visiteurs étrangers. Le nombre des visiteurs total s'accroît continuellement, puisqu'il atteint 672 186, ainsi que celui des exposants, 2 35, dont 479 étrangers.

Foire internationale de 1957 (28 septembre - 14 octobre)

La couverture du catalogue adopte son dessin qu'il garde jusqu'à nos jours et qui est inspiré par Paul Sellier.

Celui-ci préconise et met en application une nomenclature pratique et internationale des produits exposés dans les foires.

Elle est internationale parce qu'elle découle d'un travail d'adaptation de la nomenclature des douanes adoptée à Bruxelles ; elle est pratique parce qu'elle repose sur les chiffres-code de cette nomenclature, chiffres connus des industriels et commerçants ressortissants des pays signataires de la convention de Bruxelles.

L'intérêt du travail réalisé par Paul Sellier pour l'amélioration des catalogues des foires internationales sera reconnu, car certaines foires adopteront ce principe.

Le catalogue de la Foire internationale de Metz de 1957 révèle la construction de deux nouveaux bâtiments : le hall n°3 et l'auditorium de la cour d'honneur.

Ainsi, la surface couverte est de 24 418 m².

La foire accueille cette année 724.748 visiteurs, chiffre approchant de près le record ultérieur des entrées.

2 143 exposants (dont 534 étrangers) présentent leurs produits.

Inauguration par M. Arthur Conte, secrétaire d'Etat au Commerce et à l'Industrie.

Dans le programme, on remarque la journée italienne, première des journées internationales qui vont être l'originalité et l'orgueil de la foire. Il ne faut pas oublier la traditionnelle journée franco-luxembourgeoise, qui est plus une manifestation d'amitié qu'une occasion d'échanges économiques.

Malheureusement, 1958 va voir un triste changement au sein du conseil d'administration : Charles-Edouard de Marin des Bouillères, administrateur depuis 1949, remplace Camille Hocquard, fondateur de la foire, qui, pour de graves raisons de santé, est obligé d'abandonner ses fonctions.

Incontestablement, Camille Hocquard a marqué de sa forte personnalité l'histoire de la foire de Metz.

Créée en 1928 sur son initiative, et sans en avoir le titre officiel, elle atteint, grâce à lui, une qualification internationale au cours des dernières années d'avant-guerre.

A peine relevé d'une grande maladie, il participe à la réouverture de 1948, mais c'est surtout à partir de 1949 qu'il déploie son énergie et son allant.

Camille Hocquard est surtout un entraîneur ; il voit le but qu'il faut atteindre coûte que coûte et il n'attache qu'une importance secondaire aux difficultés matérielles et aux problèmes financiers, puisque, de toute façon, il faut réaliser ce qu'il décide.

Il a besoin de collaborateurs qui le comprennent et qui le suivent, et il le sait bien.

C'est ainsi que, lorsqu'il s'assure la collaboration de Paul Sellier, il commence par lui dire : « Je vous connais depuis longtemps.

Vous êtes l'homme qu'il me faut, car j ' a i besoin de vous près de moi pour faire un tri dans mes idées, pour exploiter les bonnes et rejeter les mauvaises. »

Cette déclaration dépeint avec exactitude Camille Hocquard.

Les idées les plus audacieuses comme les plus baroques fusent littéralement de son cerveau ; pour être sûr de ne pas les perdre, il les transcrit sur des bouts de papier qu'il sort de ses poches chaque fois qu'il va trouver son secrétaire général.

Il est l'homme des décisions immédiates, et tout le monde le suit, travaillant nuit et jour s'il le faut.

On le voit passant la commande d'un bâtiment à construire moins de trois mois avant l'ouverture d'une foire.

Il ne s'intéresse guère à la partie administrative, se reposant entièrement sur son secrétaire général, mais il est présent tous les jours au parc des expositions, surveillant les chantiers, grimpant aux échafaudages, donnant des conseils aux uns et aux autres.

Et lorsque la foire ouvre ses portes, négligeant honneurs et manifestations, il la parcourt à longueur de journée, se sentant chez lui, bavardant à droite et à gauche avec les exposants, avec ses vieux exposants qui le connaissent et l'estiment depuis des années.

Atteint par la maladie et fatigué, Camille Hocquard doit réduire puis suspendre son activité ; il se démet de ses fonctions le 24 avril 1958 et il est remplacé par Charles-Edouard de Marin des Bouillères.

Fort heureusement, après la retraite de son fondateur au bouillant dynamisme, un nouvel élan va être donné par son nouveau président, puissamment épaulé par Paul Sellier.

Le 3 novembre 1958, il soumet au conseil d'administration un rapport qui met en évidence l'insuffisance des relations avec les milieux économiques européens et spécialement ceux de la Communauté économique européenne. Le conseil approuve alors un programme de travail, de prospection, de voyages destinés à provoquer des contacts.

Un plan et une méthode sont établis et menés à bien dans les années qui suivent et qui doivent faire sortir la foire de son rôle passif et traditionnel pour la transformer en un instrument actif au service de l'économie lorraine. La foire internationale de Metz va ainsi devenir un rendez-vous annuel des milieux les plus divers de l'économie européenne.

Ainsi, 1958 voit s'ajouter, aux journées luxembourgeoise et italienne, deux nouvelles manifestations de rencontres internationales, les journées belge et allemande.

Cette année, 697.000 visiteurs défilent devant 2 158 exposants, dont 595 étrangers. C'est M. Edouard Ramonay, ministre de l'Industrie et du Commerce, qui inaugure notre manifestation.

Foire internationale de Metz 1959 (26 septembre - 11 octobre)

A partir de sa démission, Camille Hocquard n'a plus assisté à une réunion du conseil d'administration, et il ne verra plus la foire qu'il a créée il y a trente ans.

Il décède le 27 janvier 1959, à l'âge de soixante-douze ans.

Un ultime et grandiose hommage lui est rendu : il reposera pendant une journée au milieu d'une immense chapelle ardente dressée dans le hall d'honneur du parc des expositions de Metz, où ses nombreux amis viennent le saluer une dernière fois, avant d'aller reposer dans la tombe familiale au cimetière de Plappeville.

Une stèle placée en bordure de la cour d'honneur du parc des expositions rappelle sa mémoire aux exposants et aux visiteurs de la foire internationale de Metz.

Yves Guermont, un nouvel administrateur, prend le siège du commandant Trevelot de Trévalot au conseil d'administration.

Le président de Marin, heureuse initiative, fait construire une salle de conférence dite « palais des congrès ».

Cette salle, de six cents places, en gradins, fait défaut à Metz, qui ne peut offrir aux différents congrès un lieu de conférences correct.

Le palais des congrès permet donc non seulement d'héberger les hôtes nationaux et étrangers de la foire, mais encore de rendre service aux différentes sociétés et organismes mosellans. Pour aider le conseil et la direction de la foire dans sa tâche de spécialisation, le président demande à la Sidérurgie de lui déléguer un représentant.

M. Paul Knecht, directeur commercial de Sidélor, entre donc au conseil d'administration.

Jean-Marcel Jeanneney, ministre de l'Industrie et du Commerce, inaugure la foire le 27 septembre 1959.

La journée franco-italienne est l'occasion de recevoir une délégation italienne venue de Milan et de Varese. Une séance est consacrée à l'étude des relations économiques entre la Lorraine et la Lombardie, et il est décidé de créer un comité de coordination économique « Lorraine-Lombardie ».

Le record des visiteurs, jamais plus égalé, est atteint cette année avec 756 340 visiteurs (2 325 exposants, dont 655 participations étrangères).

Foire internationale de 1960 (1er octobre - 16 octobre)

La foire est inaugurée pour la première fois par le chef du gouvernement français, le Premier ministre Michel Debré, qui prononce, au banquet, un grand discours retransmis par les différentes chaînes de télévision et de radiodiffusion.

Trois jours plus tard, la journée franco-néerlandaise voit venir à Metz de nombreuses personnalités françaises et néerlandaises qui vont discuter, dans le cadre de la foire, de l'intérêt de la liaison fluviale mer du Nord—Méditerranée, par la prolongation de la canalisation de la Moselle et de la Saône. Projection de film et conférence par Abel Thomas, commissaire du gouvernement à l'aménagement du territoire, animent cette journée internationale fort réussie.

Le nombre des visiteurs est un peu moins élevé qu'en 1959 ; mais atteint le chiffre de 707.874. 2.384 exposants, dont 668 étrangers, occupent les surfaces plein air et couvertes, cette dernière étant portée à 25.000 m2.

Foire internationale de 1961 (27 septembre - 8 octobre)

Après la manifestation de 1960, le président de Marin des Bouillères, accompagné de M. Sellier, se rend à un congrès des foires internationales à Nice et meurt subitement.

Administrateur de la société depuis sa renaissance, il a succédé naturellement au président Hocquard et, par ses grandes qualités de cœur, il a su se gagner la sympathie de tous. De plus, se consacrant exclusivement à la foire, il ne ménage pas sa peine et, avec son secrétaire général, il a sillonné les routes d'Europe pour faire connaître les immenses ressources économiques de la Lorraine.

Aussi, sa perte est-elle vivement regrettée par tous ceux qui l'entourèrent et furent ses amis.

Yves Guermont lui succède au poste de président-directeur général et pousse activement les travaux de construction d'un nouveau hall : le n°7, qui pourra ultérieurement être utilisé pour de nombreuses manifestations en dehors des périodes d'activité de la foire. La surface couverte n'est pas augmentée, puisqu'il s'agit d'un remplacement.

Cette année est placée sous le signe de la Communauté européenne.

M. Piero Malvestiti, président de la haute autorité de la C.E.C.A. vient, comme M. René Mayer en 1955, inaugurer la foire.

Les ambassadeurs luxembourgeois, italien et allemand viennent tour à tour honorer de leur présence les différentes journées internationales. Mais la foire a mis cette année à l'étude le projet d'aménagement de la Meuse française au gabarit international. La journée franco-belge est donc la plus brillante. A côté de l'ambassadeur de Belgique, du ministre belge des Travaux publics et de deux gouverneurs se pressent de nombreuses personnalités belges faisant partie des délégations de Bruxelles, Liège et Anvers. Ont été également invitées toutes les instances économiques françaises des départements lorrains et des Ardennes. 607 566 visiteurs sont venus voir et acheter les produits présentés par 2 410 exposants (dont 762 étrangers), le chiffre diminué étant dû à la réduction de la durée de la foire à douze jours.

Salon du camping 1962 (5 avril au 15 avril)

C'est une innovation qui a été lancée par des détaillants en articles de camping et reprise par la foire internationale de Metz.

Ce salon se tient dans les halls 1, 2, 6 et 7 et représente une surface de 6 000 mètres carrés, à laquelle il faut ajouter la section plein air, qui groupe un nombre important de « caravanes » de toutes tailles. 67 exposants sont venus initier plus de 50.000 visiteurs aux joies du camping et des sports.

Salon de l’organisation des commerces 1962 (4 au 9 mai)

Lancé par le service d'assistance technique de l'Association pour l'expansion commerciale en Moselle « PROMEX », ce salon a pour but d'apporter aux entreprises commerciales une aide technique et de mettre à leur portée les matériels d'équipement, de gestion et d'organisation.

Il est l'occasion d'offrir aux nombreux commerçants lorrains des sujets de réflexion grâce aux nombreuses conférences et discussions organisées dans son cadre.

Ce salon remporte un très vif succès, mais il est décidé, par la suite, de l'incorporer dans le cadre de la foire internationale pour qu'il puisse bénéficier de l'attirance de cette manifestation prestigieuse.

Foire internationale de 1962 (26 septembre - 7 octobre)

Inaugurée par M. Valéry Giscard-d'Estaing, le brillant ministre des Finances et des Affaires économiques, elle remporte un grand succès sur le plan des rencontres internationales. Les efforts de prospection de ses dirigeants portent leurs fruits, puisque les Luxembourgeois fournissent enfin, cette année, un effort sur le plan économique en présentant un pavillon réservé aux produits de nombreuses industries luxembourgeoises.

De nombreuses personnalités du Grand-Duché de Luxembourg sont venues honorer de leur présence cette journée.

C'est le grand port d'Amsterdam qui vient en 1962 présenter ses installations dans le cadre de la journée franco-néerlandaise.

Des colloques sont organisés entre industriels et commerçants lorrains et leurs homologues luxembourgeois, néerlandais et italiens sur les possibilités d'échanges accrus. L'Italie a vu augmenter ses exportations vers le bassin lorrain grâce à ses efforts remarquables des dernières années. Chaque année, ce pays va déléguer à Metz une exposition dont le thème variera d'année en année, étant axée soit vers les produits industriels, soit vers les biens de consommation, soit vers les matériaux de construction, soit encore vers les produits d'alimentation. Un personnel venant de Rome peut donner tous renseignements demandés.

Ce magnifique exemple sera suivi rapidement par la Belgique et les Pays-Bas.

608 203 visiteurs se pressent à la foire. Le nombre des exposants augmente également et atteint le chiffre de 2 418, dont 656 étrangers.

Foire internationale de 1963 (2 octobre - 13 octobre)

Un nouveau venu fait son entrée au conseil d'administration : Eugène Butterlin, directeur général de la Banque populaire de Lorraine, juge consulaire, il est connu pour la clairvoyance de ses jugements, son travail acharné et son dynamisme.

C'est Louis Joxe, ministre d'Etat, qui coupe le ruban symbolique le 1er octobre. Puis ce sont à nouveau les flots de visiteurs (613 102) qui se ruent sur les stands des 2 415 exposants, dont 664 étrangers. La surface couverte atteint les 27 000 m². Ensuite, c'est une nouvelle rencontre internationale lors de la journée franco-britannique.

Une prospection a réussi le tour de force d'attirer à Metz une délégation d'industriels britanniques importants, alors que les premiers sondages ont montré que Metz, et en général la Lorraine, étaient inconnues en Grande-Bretagne. Ils repartent enchantés par leur tourisme économique que la foire leur a fait effectuer en Lorraine. Le lendemain, la journée luxembourgeoise classique, avec visite de l'ambassadeur du Grand-Duché à Paris, M. Hommel, accompagné de nombreuses personnalités luxembourgeoises toujours très fidèles à Metz. Puis une très importante journée francobelge rassemblant le baron Jaspar, ambassadeur de Belgique en France, M. Bohy, ministre belge des Travaux publics, accompagnés par de nombreuses personnalités importantes de Bruxelles, d'Anvers et de Liège, ces dernières menées par M. Pierre Clerdent, gouverneur de cette province. De nombreuses conférences animent une séance brillante consacrée au développement des échanges francobelges, aux conditions propres aux différents bassins liégeois, lorrain et du Luxembourg belge, et surtout aux études des infrastructures et des voies navigables. Le port d'Anvers présente les avantages qu'il offre à ses utilisateurs. Puis ce sont les journées néerlandaises, italiennes, allemandes, toujours réussies.

Expometz 1964 (21 mars - 5 avril)

Pour la première fois est tentée, en 1964, une opération de dédoublement sérieuse. L'insuffisance de place rend nécessaire cette opération, qui permettra une extension de la foire internationale d'automne grâce au transfert au printemps des sections suivantes : alimentation, arts ménagers, appareils électro-ménagers, artisanat, installations de cuisine, camping, caravaning, jardinage, sanitaire, textiles, etc.

De nombreux exposants, refoulés les années précédentes, pourront être ainsi acceptés au printemps (715, dont 34 étrangers). Cette manifestation est inaugurée par M. Erwin Guldner, directeur des Affaires commerciales au ministère des Finances et Affaires économiques, qui a encouragé vivement cette entreprise.

Malgré des circonstances climatiques très défavorables, 257 000 visiteurs viennent sous la pluie battante examiner curieusement cette nouveauté. Malgré une publicité énorme, elle est encore peu connue et il faudra certainement plusieurs années pour bousculer une routine bien établie.

Foire internationale de 1964 (30 septembre - 11 octobre)

Le catalogue de 1964 signale la disparition du vice-président Charles Goulon, administrateur depuis 1948, et qui se sera dévoué pendant de nombreuses années.

Le Premier ministre, Georges Pompidou, inaugure la foire le 1er octobre, après une journée consacrée aux chefs d'approvisionnement et acheteurs de France, dont la section lorraine se rassemble depuis deux ans avec grand succès. Les visiteurs de marque peuvent constater combien les efforts de spécialisation entrepris par la direction ont porté leurs fruits. Les sections de matériel d'équipement pour l'industrie, le commerce et l'agriculture se sont agrandies et occupent 70 p. 100 de la surface couverte et la presque totalité du plein air.

Les seules autres sections qui n'ont pas été transférées à Expometz sont celles de l'ameublement, du chauffage, de la radio et de la télévision.

L'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, la Grèce, l'Italie, les Pays-Bas présentent des stands officiels ou des participations collectives.

L'effort des Allemands se porte principalement sur les machines et outillages agricoles, le matériel de construction et travaux publics, machines-outils et outillage industriel. C'est la plus forte participation étrangère. Les Belges présentent d'une façon parfaite une grande diversité de produits. L'Italie, avec un goût parfait, porte son effort, cette année, sur les matériaux de construction pourtant si difficiles à présenter. Les Néerlandais exposent de multiples produits alimentaires.

La Foire Internationale de Metz en 1965

Les premières journées internationales sont les journées néerlandaises et luxembourgeoises classiques. Puis vient une très importante journée allemande placée sous le patronage de la Chambre officielle de commerce franco-allemande. Une importante délégation de personnalités représentant les différents milieux économiques des régions de Bade-Wurtemberg, de Rhénanie-Palatinat, de la Rhénanie du Nord-Westphalie et de la Sarre, est accueillie par le Dr Klaiber, ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne à Paris. Une réunion groupant près de cinq cents personnalités allemandes et françaises donne lieu à des échanges fructueux.

Puis ce sont les journées italiennes et belges, toujours fort animées et réussies. Enfin, une nouvelle et plus importante délégation britannique revient en France, malgré l'échec de l'entrée de la Grande-Bretagne au sein du Marché commun. Le nombre des visiteurs s'élève au chiffre de 432.946 qui, additionné au chiffre d'Expometz, donne le total de 690.000, contre 613.000 en 1963.

L'expérience du dédoublement a donc réussi malgré une récession générale très nette et une malencontreuse « grève du lait » qui empêcha de nombreux ruraux de venir.

Conclusion

Si l'on fait un bilan provisoire de l'activité de la foire internationale de Metz depuis 1948 à 1964, on peut constater qu'elle a fort bien rempli sa mission. Elle est devenue la plus importante foire de l'Est. Le nombre des produits présentés s'est accru dans des proportions incroyables en moins de vingt ans, attirant un chiffre record de visiteurs en douze jours. Devant ce succès, les dirigeants ont ennobli leur manifestation en éliminant tous les exposants de peu d'importance et en spécialisant la manifestation d'automne.

Dans un deuxième stade, et pour accueillir à nouveau des produits de grande consommation, une deuxième manifestation a été créée au printemps en greffant, au salon du camping, de nouvelles sections.

Les Italiens du Nord ont été les premiers touchés en 1959 par cette information, puis Rotterdam en 1960, Anvers en 1961, Amsterdam en 1962, puis Liège.

Se rendant compte que les milieux allemands étaient négligés, la foire invitait, en 1958, une mission de journalistes ; en 1961, les secrétaires généraux d'une douzaine de chambres de commerce allemandes.

Dans le même temps, elle travaillait à développer les échanges franco-sarrois et franco-luxembourgeois. Enfin, une mission fut envoyée en 1964 en Grande-Bretagne.

D'autre part, depuis 1960, chaque année, les attachés commerciaux des principales ambassades à Paris sont invités, reçus et promenés dans toute la Lorraine.

Les résultats sont brillants. Le seul point noir est le manque de moyens financiers de la foire internationale de Metz, qui reste livrée à elle-même et ne peut compter que sur l'autofinancement.

Son standing risque de baisser dans les prochaines années faute de pouvoir construire de nouveaux bâtiments et moderniser les anciennes installations.

D'autres foires voisines fournissent un effort gigantesque et risquent de ravir à la Moselle un superbe instrument qu'a forgé Camille Hocquard et ses successeurs.

Les collectivités locales directement intéressées doivent prendre le relais et continuer l'œuvre créée par un pionnier parti du néant.